Groupe EDF : la Cour des comptes dénonce un manque de productivité des salariés de la maison-mère et des filiales

Updated on
min reading

Le quotidien économique Les Echos s’est procuré un référé de quatre pages adressé au gouvernement par Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, appelant à une « réflexion » sur le temps de travail des salariés d’EDF et de ses filiales de transport et de distribution d’électricité.

Le temps de travail des agents serait insuffisamment suivi et contrôlé par les directions du groupe

Selon cette note de la Cour des comptes, les salariés du groupe EDF ne travailleraient pas assez. Le travail des salariés, sur l’ensemble du groupe, est encadré par un accord de 1999 avec les organisations syndicales fixant le rythme hebdomadaire du travail à 35 heures, et dans certains cas à 32 heures.

La Cour remarque par ailleurs que cet accord permet des aménagements très différents en fonction des métiers, des zones, et des filiales du groupe, sans véritable justification ni outils fiables de contrôle ou de décompte du temps de travail. Ainsi, les salariés du groupe bénéficient d’un régime d’heures supplémentaires jugé « exorbitant » par la Cour, au regard du droit commun.

Les réformes demandées au gouvernement devront être menées dans la perspective d’une plus grande disponibilité des agents et, surtout, de gains de productivité.

Les agents d’EDF et de ses filiales sont concernés par ces réflexions

La Cour des comptes pointe également du doigt l’organisation et le suivi du travail des agents au sein des filiales du fournisseur de gaz et d'électricité. Les agents de RTE et ERDF (désormais ENEDIS), qui prennent en charge le transport et la distribution de l’électricité, afficheraient des durées annuelles de travail inférieures à la durée de référence dans la branche, soit 35 heures.

Cette note soulève l’enjeu important de la gestion des industries électriques et gazières (IEG), même s’il n’est pas récent. EDF et ses filiales ont en effet ouvert il y a plusieurs mois déjà des chantiers de réorganisations de leurs personnels, sans pour autant fixer de calendrier, dans le cadre d’investissements importants à venir pour le renouvellement du parc nucléaire. Des constats similaires avaient également été émis par la Cour des comptes dans des rapports antérieurs, sans demander aussi ouvertement une action gouvernementale.

La Cour des comptes recommande désormais, outre une réflexion générale sur l’organisation du travail des agents, un meilleur contrôle interne du temps de travail, l’inscription de la durée annuelle travaillée dans le bilan social et la mise à l’étude d’une réduction des heures supplémentaires accordées aux agents.